Colloque

Les 22 & 23 mars 2013
Institut Mutualiste Montsouris
Symptômes, créativité et hypernormativité : les portes de sortie des "états limites"
Le troisième et dernier volet du cycle sur les états limites concernera les voies de sortie des états limites, sur les modes de la structuration symptomatique, de l’adhésion à la norme ou encore de la création artistique.
Comme dans les volets précédents (2009 : Panorama général, 2011 : Aspects de l’enfance), ce colloque abordera des aspects psychopathologiques, socio-anthropologiques et systémiques. Troisième et dernier volet de cette série de colloques élaborés par Didier Destal. Avec J. C. Bouley, P. Chatiel, F. Flahaut, P. Jeammet, Z. Jeremic, I. Kaganski et C. Saccu.
Depuis 4 ans, nous avons tenté de formuler une description des états limites, à la fois dans leurs aspects psychopathologiques individuels, mais surtout dans leur dynamique interactionnelle familiale. Le deuxième volet abordant le lien parent-enfant a permis de donner corps à ce que nous avons appelé « l’homéostasie de l’instabilité » sous la forme d’une exportation de la définition du lien dans le champ social, à travers les conduites de rupture de l’adolescent et la pression exercée sur la fonction parentale.
Les études de suivi montrent de façon intéressante une disparition progressive des critères diagnostiques au cours de l’âge adulte ; le pronostic est directement corrélé au niveau d’instabilité affective et aux conditions qui maintiennent les symptômes plus qu’à celles qui ont conduit à leur déclenchement (expériences traumatiques infantiles). Cette organisation de la personnalité dans l’instabilité pose donc la question du mode d’évolution, car, contrairement aux personnalités névrotiques ou psychotiques qui se constituent en structures psychiques stables, les états limites se meuvent dans des zones frontières métastables et tentent de s’organiser autour d’appartenances en faux self : identité marginale, identité symptomatique, identité créative, faux self « hyper-adapté ». Ces identités sont directement des propositions d’adaptation à la relation et à l’espace de définition sociale.
Si ces « guérisons » restent souvent précaires et émaillées d’effondrements dépressifs et/ou de débordements anxieux, elles n’en sont pas moins des propositions d’issue à la problématique narcissique et d’insécurité des attachements. Elles tentent surtout d’inscrire le sujet et son entourage dans une dynamique temporelle qui comble l’absence de transitionnalité :
– soit sur un mode symptomatique, le plus souvent addictif (toxicomanie, troubles du comportement alimentaire…) ;
– soit sur un mode socialement reconnu et relativement adapté (création artistique, normopathie)
Ce sont ces voies de sortie que nous explorerons dans ce troisième et dernier volet.
Intervenants
- Pr. Philippe Jeammet, professeur de psychiatrie de l’adolescent, ancien chef de département à l’Institut Mutualiste Montsouris
- Irène Kaganski et Zorica Jeremic, thérapeutes familiales à l’Institut Mutualiste Montsouris.
- François Flahaut, Philosophe et anthropologue, professeur et chercheur à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et membre du CRAL (Centre de Recherche sur les Arts et le Langage). Ses travaux s’articulent autour de la notion d’individu, comment cette dernière se produit dans la société et quelle relation elle entretient avec les processus internes du sujet. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Be Yourself. Au-delà de la conception occidentale de l’individu (Mille et une nuits 2006) et Le Sentiment d’exister. Ce soi qui ne va pas de soi (Descartes & Cie, 2002)
- Pr. Carmine Saccu, psychiatre et thérapeute familial, fondateur de la Scuola Romana di Psicoterapia Familiare.
- Patrick Chaltiel, psychiatre, thérapeute familial, chef de service de psychiatrie générale en Seine-Saint-Denis.
- et les formateurs de l’Aprtf.